Carlotta ou La Vaticane

Commande de l’Opéra de Fribourg pour son 30e anniversaire

Ce pourrait être un vaudeville, et c’est une tragédie. Cela ressemble à un fait divers, c’est une histoire d’amour. Carlotta raconte une ambition, décrit une passion, mais dit surtout la liberté d’une femme.
Au début, l’ambition, c’est Konrad. Il va devenir le Commandant de la Garde suisse, au Vatican. L’aboutissement d’une carrière, vécue avec son épouse Gloria. Mais il y a un grain de sable dans cette fête, et c’est cette fille, Carlotta. Elle est belle à se damner — c’est le mot, en ces couloirs — et Konrad la désire, comme un dû, un cadeau, presque une friandise.
L’ambition, ensuite, c’est elle. Elle joue de son charme pour obtenir l’avancement de son fiancé, celui qu’elle aime si fort, Tibère, un jeune garde. C’est un jeu difficile. L’ambition, enfin, c’est le prêtre félon, Don Eliseo, qui veut sa place ensoleillée au Vatican et craint d’être démasqué.
Les passions, celle de Konrad, de Tibère, celle de Carlotta, se frottent alors au feu des trahisons, et c’est une toile mortelle qui se tisse peu à peu. Au milieu de la tragédie et des tendresses, Carlotta chante ce qu’être une femme dans l’Eglise peut coûter de colère et de larmes. Quand le rideau tombe, Dieu est nu, et Carlotta est inoubliable.